Mais c'est quoi ce truc ?

Ezylian se baladait dans la Ville Noire lorsqu'un orage s'était mis à gronder. Haïssant l'eau et encore plus l'odeur humide qui se dégageait des pluies torentielles, le démon avait trouvé refuge dans une ruelle couverte. Un étrange cliquetis métallique se faisait entendre dans les ténèbres qui tapissaient le fond de la ruelle et Ezylian n'en tint pas compte. Grossière erreur. Car s'il avait fait plus attention il aurait vu les yeux rouges luisant faiblement et il aurait entendu les griffes acérées racler le sol de pierres inégales.
Sans ce soucier de ces petits détails, il s'enfonça en sifflotant dans la noirceur et fut très surpris de sentir une vive douleur lui traverser la cuisse. Étouffant un râle, le démon porta la main à sa jambe meurtrie et vit un fin filet de sang qui coulait joyeusement le long de son pantalon noir. Dégainant son sabre, il tourna sur lui même, tous les sens en alerte pour voir si son assaillant se trouvait encore là.
Fouillant l'obscurité de la pointe de sa lame, il maugréa un joli chapelet de jurons qui auraient fait rougir un Garou.

-Où es-tu, sale bestiole ? se demanda-t-il.

La réponse à sa question muette ne tarda pas à venir. Une espèce de créature humanoïde, couverte de cicatrice, se dandina devant lui, son dos tellement courbé que ses mains griffues touchaient le sol, produisant un affreux raclement qui aurait fait fuit n'importe quelle créature.

-Un Pantin, devina le démon.

Il n'en avait jamais vu d'aussi près. Il sentait que cette pauvre créature avait souffert. Sa raison s'était envolée et la créature n'obéissait plus qu'à son maître, qui devait sans doute avoir un mal fou à contrôler ce truc dégoutant.

-Tuer Vaan Irianël, croassa le Pantin.

Et il se jeta sur Ezylian, qui para ses griffes de son sabre. Mon diable...ce truc était vraiment lourd !

Aujourd'hui les nuages avaient pris la place du soleil dans le ciel, et le vent commençait à souffler comme pour prévenir et soumettre la Terre à l'orage qui grondait et montrait sa puissance en de magnifiques explosions de feu et d'électricité, forçant un passage dans le ciel pour quelques dixièmes de secondes.

Laurelin ne savait pas vraiment pourquoi elle était venue dans le territoire des démons, il lui semblait que son compagnon lui avait demander de venir par ici pour chercher des vies et âmes meurtries et se venger au passage sur quelques démons. Bien que ces créatures de la nuit respectaient énormément les gardiens des Enfers, ils avaient tué la femelle de Artaher qui en conservait un souvenir amère de cette race.
Des bruits de métal, de goutte d'eau et de crissement de fer rouillé rendaient l'atmosphère lugubre et inhospitalière.

*Nous sommes chez les démons, pas dans le pays des pâquerettes* pensa t-elle

Soudain des bruits de pas et de bataille lui arrivèrent aux oreilles, par réflexe elle ferma les yeux et chercha la provenance du bruit, elle les rouvrit à peine deux secondes plus tard.

_As-tu entendu Artaher ?
_Oui, ça vient de par ici.

La tête de molosse indiqua le droite, sans attendre la jeune elfe courut vers l'endroit où le conflit se passait, suivie de près par le Cerbère qui frôlait de près les habitations.
Ils arrivèrent à une pente et plus bas, deux jeunes se battaient, enfin il y avait un pantin sur les deux, il était facile de la savoir un seul cœur battait et le pantin n'a pas d'odeur précise qui définit la personne.

_Devons-nous aider ? souffla la tête à sa droite, Calion

Aider semblerait fort sympathique, mais aider lequel ?
Artaher qui semblait avoir deviner son trouble lui murmura, enfin essaya.

_J'ai entendu une voix inhumaine dire quelque chose comme tuer Van Iria..... Enfin quelque chose comme ça.
_Donc nous devons démembrer la marionnette ! ricana Herumor à sa gauche.
_Bonne déduction, allons-y ! dit Laurelin qui s'élança en contrebat.

Elle atterrit près du lieu de la bataille, et elle pu savoir que le deuxième était un démon, comment ? C'est simple les créatures de la nuit vivent dans les Abysses, et il suffisait de le voir pour savoir qu'il ne pouvait être que ça.
Cette découverte agaça le Cerbère, mais sa jeune maîtresse n'en eut cure et partie vers le pantin qui était au-dessus du démon, et le fit lâcher prise se retrouvant au-dessus de l'objet qui se débattait en produisant des cris étranges et lui infligeant des griffures sur les côtés elle ne hurla pas et essaya de refouler les gémissements de douleur qui lui montait à la gorge, attendant que la chose lâche prise, enfin que son maître se décide à tout lâcher.

N'ayant pu voir ce que le jeune démon avait fait, elle fut relativement surprise de se retrouver face au pantin enroulé dans une masse sombre puis une corde.

_Tes parents t'ont jamais appris à pas sauter dans une bagarre ?

La voix du jeune homme la tira de ses pensées et elle se releva pour faire face au jeune démon.

_Mes parents m'ont appris à aider autrui, mais merci de me remercier cela fait toujours plaisir. Bon, qui es-tu ?

Les flancs de Laurelin ruisselaient de sang, sa tunique crème était maintenant pourpre et sentait la rouille et le plasma, Artaher ne bougea pas bien qu'il aurait voulu faire rôtir l'être insignifiant arrivant à se faire avoir par une vulgaire marionnette mais il s'abstint.
Sans attendre, les blessures commencèrent à se refermer doucement mais le sang restait présent sur la robe de la jeune elfe, elle remit sa parure en or sur sa tête et regarda droit dans les yeux le jeune homme aux cheveux noirs.

_Je te pose la même question. finit-il par lâcher, n'ayant pas très envie de révéler son nom.

Se concentrant sur le Pantin, le démon s'accroupi à côté de lui.

_Qui est-ton maître ? demanda-t-il d'un ton doucereux qui fit frémir le Pantin.

Laurelin tiqua légèrement, il l'avait carrément laissé de côté. Le pantin semblait frémir mais ne parla pas tout de suite.
La jeune elfe était un peu fière, la marionnette ne se soumettait pas aux ordres du démon et cela la rendait heureuse, enfin légèrement, puis voyant qu'elle ne tirerait pas grand chose du jeune aux cheveux corbeaux, elle se retourna et s'avança vers Artaher qui était posé sur le sol se taisant.

_Grrr, dommage, j'imaginais déjà un démon grillé assaisonner de son propre sang, quel délice !

Herumor provoquait, il cherchait le jeune homme d'une façon implicite.

_Et tu te serais servi du pantin comme cure-dent ? demanda Calion de sa voix posée
_Pourquoi pas après tout, ils sont juste bon à servir à ça ces races.

Là, il allait loin, beaucoup trop loin, il risquait de se prendre une rouste et pas des moindres....
Laurelin continua de se taire, prit son sceptre. Le jeune homme était dans son interrogatoire et elle jugea bon de ne pas en rajouter, un petit animal ressemblant à une brebis eut le malheur de s'aventurer par ici, le jeune elfe approcha son bâton de l'animal.

_valda onóro sá urdu lissë. murmura t-elle

L'onyx au bout du sceptre se mit à briller, et 5 secondes plus tard l'animal tomba mort sur le flanc, et sans crier gare Herumor l'engloutit se mettant du sang sur ses babines noires.
Laurelin trouvait ce stratagème assez peu sympathique envers la nature, mais elle se retourna vers le démon qui parlait au pantin comme si de rien n'était.

Le Pantin ne répondit pas à la question posée par le démon. Celui-ci prit donc son temps afin de détailler cette créature inhumaine, tout en ignorant royalement les commentaires du Compagnon de la suicidaire.

_Grrr, dommage, j'imaginais déjà un démon grillé assaisonner de son propre sang, quel délice !
_Et tu te serais servi du pantin comme cure-dent ? demanda l'une des têtes.
_Pourquoi pas après tout, ils sont juste bon à servir à ça ces races.

Ezylian leur tourna le dos et se concentra sur les cordes qui retenaient le pantin immobile. Sa magie était déjà en train de fondre, coulant en fin filets de fumée sur le sol, avant de disparaître, absobés par les pavés tapissant la ruelle.
Une espèce de petite brebis apparut alors dans la ruelle, ce qui détourna le démon de sa tâche. Avant même qu'il aie pu réagit, l'elfe avait sorti un scpetre et foudroyé l'animal... qui fut dévoré par le Cerbère. Ezylian regarda la macabre festin sans la moindre émotion. Il était un démon après tout.
Empoignant le pantin par le col, il approcha son visge de celui de son captif, les yeux brillants.

-Bon, j'ai pas envie de passer des heures ici. Qui est ton maître ?!

Le mutisme de la créature fit s'emporter le démon. Jetant brutalement le corps par terre, où il s'écrasa avec un bruit mou, il dégaina son sabre et le posa sur la gorge de son interlocuteur muet.

-QUI T'AS ENVOYÉ ?!

Le Pantin trembla et marmona une vague réponse, tandis que son corps s'enroulait doucement d'une fille fumée grisâtre et malodorante.

-Un sort de téléportation ! comprit Ezylian.

Les cordes magiques avaient déjà toutes disparues et Ezylian n'avait plus assez d'énergie que pour en faire apparaître d'autres. Il se contenta alors de sceller les bottes de fuyard au sol.

L'elfe mit soudainement un voile sur sa tête, ce qui fit hausser un sourcil inquisiteur chez le démon. L'odeur du sang remplissait la ruelle. Ezylian inspira profondément. ette odeur métallique qui laissait un goût âcre dans la gorge était un parfum qui lui rappelait son enfance. Son frère se blessait sans cesse.
Pourquoi est-ce qu'il pensait à son frère ?
Se concentrant sur le Pantin qui tentait de se débarasser de ses bottes collées au sol, le démon souris cruellement. Le prenant à la gorge, il colla presque son visage au sien.

-Va dire à ton maître qu'on ne tue pas un Vaan Irianël aussi facilement.

Des fils de magie noire glissèrent le long des doigts d'Ezylian et s'infiltrèrent sous la peau du Pantin. Il lâcha brutalement la créature et lui shoota dans les pieds, le faisant hurler. Tant mieux.
Le coup avait dégagé les bottes du sort de scellement et le Pantin disparut dans un tourbillon noir.

-Une bonne chose de faite, pensa le démon. Passons à la suicidaire maintenant.

Il pivota vers l'elfe, qui dissimulait son visage sous un voile.

-Tu ne m'as toujours pas dit ton nom, dit-il d'un ton hautain.

Après qu'elle lui eut répliquer qu'elle souhaitait connaître son prénom, un sourire se dessina sur les lèvres du démon ténébreux, ce qui le rendait encore plus sadique.

_Ezylian. finit-il par lâhcer d'un ton froid. Ezylian Vaan Irianël.

Ce nom ne lui disait pas grand chose, tout comme "Linaewen" ne devait certainement pas exister dans ses souvenirs. Elle hocha la tête, le prénom ne collait pas vraiment avec sa tête, Ezylian, comme ça on pourrait dire que c'est un nom "rafraichissant" et c'est seulement avec de l'imagination que l'on pourrait imaginer un démon porter un patronyme tel que celui-là.

_Ôte ce voile, il ne te sert strictement à rien ici.

Laurelin s'exécuta sans dire quoi que ce soit, elle n'était pas là pour chercher la bagarre ni pour se faire des amis d'ailleurs et si elle devait passer pour une coincée soumise qu'il en soit ainsi, et que personne ne se plaigne ! Elle laissa son voile sur ces cheveux blonds et regarda la carcasse de la petite brebis, ou plutôt, les morceaux d'os qui avaient échappé par miracle à la gueule du Cerbère.

*C'est la chaîne alimentaire* se dit-elle

Puis elle remit les boucles d'oreilles qui s'étaient décrochées et regarda le mystérieux Ezylian.

_Pourquoi as-tu voulu que je retire mon voile, il ne te dérange en rien non ? demanda t-elle posément.

Cette question était idiote, elle aurait du la poser avant parce que maintenant qu'elle avait retiré son voile elle ne servait qu'à la rabaisser.

_Partons d'ici. dit-il finalement. Les rues sombres ne sont pas sûres.

Laurelin haussa un sourcil surprit, elle avait de suite comprit qu'il ne s'inquiétait en rien de sa sécurité, mais alors pourquoi lui demandait-il de venir, il aurait très bien pu partir sans rien dire et la laisser ici en sachant que l'immense Cerbère était retourné dans son monde parallèle. Un démon aurait été content de laisser mourir une jeune elfe.

*Rien n'est sûr ici* pensa t-elle

Néanmoins, elle hocha la tête en signe de compréhension, elle acceptait de le suivre. De toute façon, elle aurait fait tout ce qu'il lui dirait, pas qu'elle soit un petit chien-chien obéissant qui léchait les basques de son maître, certainement pas ! Simplement Laurelin se pliait aux exigences, l'obéissance l'avait de mainte fois sauvée, peut-être qu'aujourd'hui...

_Je ne pense pas que tu tiennes à te coltiner une elfe pendant des heures, dis-moi simplement où peut-on être en lieu sûr dans les Abysses.

Laurelin acquiesça d'un hochement de tête et dégaina son sceptre, les petits renards étaient mignons mais un peu trop féroces. Pendant que le jeune démon réduisait les bestioles en poussières elle se contenta de pointer son arme vers les bêtes qui jappaient et grognaient en chœur.

_Canalisation, dit-elle

L' Onyx au bout de son sceptre devint brillant et semblait gagner en énergie, et Laurelin pointait celui-ci vers les renards, cinq d'entre eux tombèrent raides sur le sol boueux en lançant un dernier soupir. Même si elle continuait, elle risquait de s'épuiser et de devenir vulnérable. Il leur fallait de l'aide, elle pensa à Artaher, mais il ne voudrait certainement pas se battre avec l'aide d'un démon, donc idée exclue.
Soudain elle se retrouva projetée contre un mur, le pantin l'avait envoyé valsée sans qu'elle s'en rende compte.

_Ils sont trop nombreux, dit-elle entre ses dents.

L'elfe réussit à se relever tant bien que mal en respirant fortement. Ils allaient y laisser la vie, la chose à faire était certainement d'abattre le pantin et ainsi les renards n'auraient plus de maître.

_Ezylian, tentons une percée, si nous atteignons leur chef ils s'enfuiront certainement, Je propose de partir en première et tu finis en lui portant un coup fatal. Mais fait ce que tu veux. dit-elle simplement

_Chais pas. Moi, en tout cas, je vais aller régler son compte à ce petit comique !

Sans même attendre une quelconque réponse, Ezylian rengaina son sabre et sifflota en allant vers la ruelle. Le démon devait certainement chercher un indice de la présence du rigolo au pantin. Dans l'air flottait de la magie noire. D'après ce qu'elle savait, ce genre de magie ne devrait en aucun cas se voir, le démon revint sur ses pas et sembla chercher quelque chose d'autre.
Ne connaissant pas grand chose à la magie, Laurelin se tut pour ne pas déranger le jeune homme dans ses recherches et fit comme si elle s'intéressait à une rose marron... Marron ?

*Quelle couleur étrange pour une rosaceae* pensa t-elle

Doucement comme quand elle faisait pour entrer en contact avec la flore, elle approcha sa main de la tige et soudain la rose la prévint à l'aide d'un de ses pics en l'enfonçant dans la chair elfique faisant un petit trou ou une gouttelette de sang s'échappa lentement, bizarrement la minuscule plaie ne se referma pas, habituellement en moins de deux, le trou aurait disparu, mais pas là. L'elfe resta pensive mais ne dit rien, elle devinait que le démon se fichait qu'elle se fasse mal, elle pouvait bien mourir il hausserait les épaules et viendrait se battre pour la bagarre.

En revenant vers Laurelin, Ezylian la vit se pencher vers une rose maron. Drôle de couleur pour une fleur comme la rose. M'enfin, on était dans les Abysses après tout. Alors des fleurs jaune fluo ou tachetée, c'était monnaie courante. Même si certains mélanges étaient pour le moins surprenants.

La Rose Bizarre attaqua soudainement l'elfe et lui perça légèrement la peau. Ouaiiis ! Du sang en plus !
Hum hum. Il fallait qu'il se reprenne. Observant la plaie, il se souvint alors que les elfes guérrissaient à une allure folle. Et là, la blessure ne se refermait pas.

-Éloigne-toi de cette fleur. C'est pas normal que tu ne guérisse pas.

Protégeant ses mains d'un voile de magie noire, il arracha l'une des fleurs brunes, qui poussa un cri lorsque ces racines sortirent de terre. Appuyant à la base de la fleur, il la força à s'ouvrir un un liquide noir et poisseux coula du centre de la fleur.

-Du poison. Ces fleurs sont empoisonées. Montre-moi ta main.

-Éloigne-toi de cette fleur. C'est pas normal que tu ne guérisse pas.

Sans qu'elle put réagir, Ezylian arracha la fleur qui se mit à pousser un cri d'agonie sentant ses tubercules se déraciner, ce cri était tellement triste et il faisait comprendre qu'elle n'avait pas cherché à blesser qui que ce soit mais seulement à se protéger. Après une manipulation, un liquide sombre sortit au niveau du pistil, normalement, des graines non-germées auraient du sortir.

-Du poison. Ces fleurs sont empoisonnées. Montre-moi ta main.

La voix du démon était ferme et Laurelin ne sut pas quoi répondre, un peu sonnée et cherchant une quelconque dans sa mémoire sur les poisons, malheureusement son cerveau semblait en veille, elle fit ce que Ezylian demandait en tremblotant légèrement, si elle se serait laissée aller à ses émotions elle se serait mise à trembler comme un malade de Parkinson. Cette soudaine peur grimpait en flèche dans son esprit et dans son cœur, elle n'était pas fondée, Laurelin avait souvent rêvé de rencontrer la Mort venant la délivrée après une longue maladie et maintenant qu'elle allait peut-être la rencontrer elle se résignait à la peur.
Malgré la boule qui se formait dans sa gorge, l'elfe regarda à l'endroit de la plaie son anxiété grandit soudainement, le contour de l'endroit où la plante avait piqué était devenu légèrement violacé comme un membre en train de se gangrener. Il était rare de voir un elfe souffrir de la peur, mais le visage habituellement blanc et inexpressif de la blonde était devenu blanc presque transparent comme une personne souffrant de fièvre, et en plus des symptômes signes d'un "poison cumulatif", sa vue se troublait légèrement.
Elle ne fit part de rien au démon et se contenta d'attendre, se plaindre était bien la dernière chose qu'elle ferait.

*C'est donc ainsi que ma vie va finir ? Mourir tuée par une rose...* pensa t-elle