La Boutique de Poupées

Alice marchait lentement dans les rues sereines de la Ville Blanche. Vêtue d'une robe allant d'un bleu tellement fonçé qu'il en parraissait noir à un blanc des plus éclatant, elle se fondait dans le décor, telle un fantôme se promenant dans une ville tout aussi spectrale. Les rues étaient animées mais le bruit était léger, les anges n'haussant pas la voix pour se faire entendre. La princesse était enveloppée d'une cape blanche de voyage, afin que nul ne la reconnaisse. Du moins, pas juste en posant les yeux sur elle. Dans n'importe quelle ville, être ainsi dissimulée pouvait porter à confusion. On pouvait la prendre pour une voleuse ou pire. Mais dans la Ville Blanche, porter une cape avait une toute autre signification. C'était considéré comme un vêtement normal. Bien sûr, si votre cape était pleine de sang, là, on se posait des questions.

Bref, Alice marchait parmi les anges et les rares étrangers qui peuplaient les rues blanches. Des fleurs aux senteurs envoûtantes s'étiraient vers les passants pour les asperger d'un parfun sucré, si bien que les rues sentaient le miel, le sucre, les fleurs et des tas de fragrances aussi délicieuse qu'inconnues. Mais le tout ensemble fichait un mal de crâne atroce. La petite ange bifurqua à un carrefour, vers une place moins bondée. Là, on pouvait respirer normalement. Pas de fleurs, pas de marchand vous invitant à admirer son étal. Un vrai havre de paix.

Alice se laissa tomber sur un banc, sa cape glissant sur ses épaules. Silver sortit des plis de la cabe et s'ébroua, chassant la somnolence qui rendait ses yeux vitreux.

-Alors flemmarde, tu as bien dormi ? railla-t-elle devant la tête ébouriffée de son aigle.

Une petite boutique attira alors son attention. Coincée entre un marchant de tissus et un glacier, elle semblait presque miteuse. Son enseigne aux tons pastels était pourtant très élégante et Alice se leva. C'était une boutique de poupée. Son tenancier n'était pas derrière le comptoir et Alice se balada donc dans les allées, admirant ces merveilles de porcelaine fragile. La luminosité du soleil se reflétait sur leur visages vernis et renvoyait sur les murs des kaléidoscopes étincelants.
C'est alors que l'ange vit la petite fille aux cheveux bruns qui se tenait dans un coin, occupée à jouer avec des ciseaux géants.

-Fais attention de ne pas te blesser. Ces ciseaux sont énormes.

Elisabeth se promenait dans la ville blanche, parmi tout un tas d'anges forcement. Elle qui adorait corrompre les gens, que demander de plus? Marchant au hasard des rues vêtue d'une robe noir qui ne passait pas inaperçus. Elle aperçus une boutique de poupée et voulut entrer pour les regarder de plus près. Les poupée n'était pas assez originale pour elle, avec leur robes a froufrou et leurs visages qui se ressemblaient tous. Commençant a s'ennuyer, la Marionnettiste sorti ses ciseaux et commença à jouer avec.

-Fais attention de ne pas te blesser. Ces ciseaux sont énormes.

Elle se retourna vers la voix, une jeune fille au longs cheveux blancs. Pourquoi lui parlait elle? Pourquoi lui donnait elle des conseils, surtout de faire attention avec l'arme qui lui avait servie a tuer son père. Maintenant qu'elle y pensait, la jeune fille au cheveux blancs ressemblait beaucoup a la petite princesse. La gamine regarda les longs cheveux de la jeune fille et la contourna pour arriver derrière elle. Elle rabattit le capuchon de la cape, attrapa une mèche de cheveux et approcha ses ciseaux ouverts des cheveux.

-Tes cheveux sont trop longs, j'ai envie de les couper, chantonna la Marionnettiste en souriant.

Ce n'était pas un sourire enfantin comme font les gamines de son âge, non. C'était un sourire qui se plaçait entre la folie et le sadisme

L'étrange petite fille s'était levée et s'était approchée d'Alice. Les ciseaux semblaient ne pas l'ffrayer et elle les manipulait avec une étrange aisance. Elle contourna l'ange et lui attrapa une mèche de cheveux, provoquant des claquement de bec indignés chez Silver.

-Tes cheveux sont trop longs, j'ai envie de les couper, chantonna la petite fille, un grand sourire sur le visage.

Le sourire de cette fillette fit frissoner Alice de la tête aux pieds. Il y avait dans son expression autant de folie que chez les Pantins. Mais malgré tout, cette fille n'était pas un Pantin, elle était trop... différente d'eux. Différente mais étrangement semblable. Remarquant que la fille approchait de plus en plus ses ciseaux de sa mèche, l'ange tira légèrement dessus pour la dégager de la main de cette étrange fillette.

-Je tiens à mes cheveux, désolée, dit-elle en réajustant son diadème de soir brodée.

Silver claqua de bec devant les énormes ciseaux.

-Cette fille me dit quelque chose.
-Je sais.
-Ce ne serait pas... la Marionnettiste ? Ou un truc du genre ?

Le tenancier arriva à ce moment. Alice remit prudemment sa capuche sur son visage. Évitons de faire un scnadale, voulez-vous. Elle se ferait encore sonner les cloches si la Garde apprenait qu'elle était sortie sans escorte...

-Qui es-tu ? lâcha-t-elle finalement.

-Je tiens à mes cheveux, désolée, dit-elle en réajustant son diadème de soir brodée.

Elle n'était pas marrant cette fille au cheveux blanc. Il fallait vraiment qu'elle se déride un peu. L'aigle qui l'accompagnait claqua du bec devant les ciseaux. Ils voulait avoir des plumes en moins ou quoi? Se désintéressant de la jeune fille a l'aigle, Elisabeth se tourna vers les poupées, se demandant par laquelle elle allait commencer.

-Qui es-tu ?

La petite fille se retourna, remarquant que l'autre fille avait rabattu son capuchon sur ses longs cheveux blancs. Elle se remit a tourner autours, l'examinant. Elle reconnu la petite princesse du royaume. Intéressant, la gamine songea qu'elle allait bien s'amuser...

-Oh! Tu ne sais pas qui je suis, mais moi je sais qui tu es...Tu es la petite princesse! dit-elle, toujours en chantonnant.

Elle finit par s'arrêter au même endroit qu'avant. Visiblement, la princesse tenait beaucoup à ses cheveux. Et bien, la gamine folle allait lui faire peur. Elle ouvrit ses ciseaux et en donna un grands coups dans le capuchon, juste à coté des cheveux.

La petite fillette se détourna d'alice pour s'intéresser aux poupées, ses ciseaux toujours en main. Lorsque l'ange lui demanda son identité, après avoir rabattu la capuche sur son visage trop reconnaissable, la fillette aux yeux illuminés par la folie se tourna à nouveau vers elle.

-Oh! Tu ne sais pas qui je suis, mais moi je sais qui tu es...Tu es la petite princesse!

Elle était vraiment étrange, à chantonner toutes ses paroles. Décidément, ou cette fillette était atteinte de folie, ou elle s'amusait à imiter les symptômes de ce triste état. Dans les deux cas, c'était vraimment angoissant. Surtout quand on avait eu une enfance mouvementée, comme cela fut le cas pour Alice.
Le cours tortueux et peu agréable de ses noires pensées fut brutalement interrompit lorsque les énormes ciseaux s'abattirent sur sa capuche, la lassérant, dévoilant ainsi son visage. Le tenancier posa genoux à terre, provoquant un soupir exaspéré chez Alice.

-Grillée...
-Fais taire ton sarcasme, Silver.

Sa cape ne lui servant désormais plus à grand chose, elle la fit glisser sur ses épaules.

-Je t'ai demandé ton nom, Marionnettiste.

» Une boutique de Manteaux, un ange, une louve et une elfe...[Privé Niji Kagami et Laurelin A. Linaewen]